Une première : la RDC conclut avec succès un programme économique avec le FMI

Dans sa livraison de ce jeudi 04/072024, l’Agence Congolaise de Presse (ACP), nous informe que le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a validé mercredi la sixième revue du Programme économique du Gouvernement (PEG) de la République démocratique du Congo, une première dans l’histoire économique du pays, ouvrant la voie à des financements allant au-delà de la balance de paiement, a annoncé l’institution financière internationale.
La conclusion avec succès de la sixième et dernière revue fait bénéficier au pays d’un décaissement immédiat de 224,7 millions de dollars américains. «Le Conseil d’administration du Fonds monétaire international (FMI) a conclu, ce mercredi 3 juillet 2024, la consultation au titre de l’Article IV et achevé la sixième et dernière revue de l’accord au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) en accordant 224,7 millions USD à la République démocratique du Congo», a-t-on lu dans le communiqué du FMI.

Le président Tshisekedi serrant la main de Mme le DG du FMI (photo ACP)

D’après le communiqué le FMI, le maintien du non-recours au financement monétaire, un des ancrages-clés du programme, représente une réalisation significative du programme. Selon le communiqué, cette dernière revue permettra de soutenir les besoins de balance des paiements, portant le total des décaissements à ce jour à 1.066 millions de DTS (environ 1.573,8 millions de dollars). Ce succès économique ouvre de nouvelles opportunités pour la RDC, qui peut initier un nouveau programme économique formel avec
le FMI et bénéficier des financements pour des infrastructures, allant au-delà du soutien à la balance de paiement. La RDC a réalisé ces performances pour la première fois depuis l’indépendance au moment où la dernière consultation de l’Article IV, l’environnement macroéconomique de la RDC est demeurée difficile, la crise sécuritaire et humanitaire dans l’Est du pays s’étant aggravée. Pour maintenir le cap dans ce contexte, les autorités ont maintenu une politique macroéconomique prudente et progressent dans la mobilisation des recettes domestiques qui demeurent sensibles aux fluctuations des cours internationaux des matières premières. Le seul succès enregistré par la RDC, c’est d’atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés, sous l’ancien Premier ministre Adolphe Muzito. le pays avait bénéficié de l’annulation d’une grande partie de la dette extérieure.

La RDC, pays à risque modéré

M. Okamura, Directeur général adjoint et Président a déclaré que la croissance en RDC est restée résiliente, principalement en raison des bons résultats du secteur minier. Les mesures prises par la Banque centrale (BCC) pour resserrer l’orientation de la politique monétaire et atténuer les pressions sur le marché des changes ont contribué à un léger relâchement des tensions inflationnistes. Bien que les perspectives de croissance soient généralement favorables, elles risquent d’être révisées à la baisse en raison du conflit armé persistant dans l’est et des tensions inflationnistes que cause la volatilité des prix du pétrole et des denrées alimentaires. «La République démocratique du Congo a réalisé de grands progrès dans le cadre du programme au titre de la FEC, que les résultats obtenus au cours de la sixième revue aient été entravés par la persistance des crises sécuritaire et humanitaire, le dérapage budgétaire et les pressions inflationnistes continues. Il est à noter que cette revue marque le premier achèvement réussi par les autorités d’un programme assorti d’un prêt dans la tranche supérieure de crédit. Ce dernier les a aidées à maintenir la stabilité macroéconomique dans un contexte de multiples chocs externes et intérieurs», a-t-il dit. M. Okamira a précisé que le déficit budgétaire intérieur pour 2024 devrait diminuer par rapport à 2023, car la hausse des recettes minières contribuerait à atténuer les pressions exercées par l’augmentation des dépenses et des investissements en matière de sécurité. À moyen terme, une discipline budgétaire soutenue et une évolution progressive vers un cadre budgétaire axé sur les ressources, des réformes ciblées sur le plan de la gestion des finances publiques, y compris la mise en place de contrôles de la chaîne des dépenses, contribueront à réduire la procyclicité des dépenses, à dégager une marge pour l’investissement et les dépenses sociales, à accroître la résilience aux chocs et à renforcer la crédibilité budgétaire. «En plus de l’engagement de la BCC à resserrer davantage la politique monétaire si nécessaire, les réformes en cours visant à renforcer le cadre de mise en œuvre de la politique monétaire et la stratégie d’intervention sur le marché des changes sont des étapes cruciales pour améliorer la transmission de la politique monétaire et atténuer les pressions sur le marché des changes. Afin d’accroitre la résilience extérieure, il est essentiel de poursuivre les efforts en vue de constituer des
réserves et de veiller à ce que le taux de change continue d’amortir les chocs. «Il est également crucial de faire avancer les réformes visant à améliorer la gouvernance et la transparence, y compris dans le secteur minier, à renforcer les dispositifs de lutte contre la corruption et le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, et à améliorer le climat des affaires, pour soutenir le développement du secteur privé et promouvoir une croissance diversifiée, durable et inclusive», a-t-il souligné.

Respect des engagements

Pour la sixième et dernière revue de l’accord FEC, tous les critères de performance quantitatifs ont été respectés, à l’exception du critère de performance sur le solde budgétaire intérieur, qui n’a pas été atteint en raison de dépenses exceptionnelles plus élevées que prévu, principalement pour la sécurité et les élections générales de 2023.
Des mesures correctives sont mises en œuvre pour remédier à ce critère de performance manqué. L’agenda des réformes structurelles progresse, bien qu’à un rythme plus lent que prévu.

Les perspectives économiques de la RDC

Les perspectives économiques de la RDC sont, par ailleurs, demeurées favorables, mais toutefois exposées à des risques significatifs orientés à la baisse. La croissance économique est projetée à 4,7 % en 2024 et à une moyenne de 4,8 % entre 2024 et 2028, soutenue par l’expansion continue des principales mines et une accélération progressive de la croissance du secteur non-extractif. L’inflation devrait rester élevée à 17,2 % en moyenne en 2024 et peut atteindre 12 % à fin décembre 2024, avant de revenir progressivement à l’objectif de 7 % de la Banque Centrale du Congo à moyen terme. Les pressions fiscales devraient persister, mais de bonnes performances des recettes et des efforts pour contenir les dépenses non prioritaires aideront à réduire le déficit budgétaire intérieur en dessous de 1 % du PIB en 2024 et à moyen terme. Cependant les principaux risques pour les perspectives découlent de l’aggravation des conflits armés dans l’Est, de nouvelles pressions inflationnistes découlant de la volatilité des prix du pétrole et des denrées
alimentaires, avec des effets négatifs sur le revenu disponible réel des ménages, d’un ralentissement brusque de la croissance en Chine et d’une intensification des conflits régionaux, y compris la guerre en Ukraine et le conflit au Moyen- Orient, ce qui pourrait peser sur les recettes d’exportation et les investissements directs étrangers.

les programmes économiques ayant échoué en RDC

1982 – 1986 : Nommé Premier Commissaire d’État (Premier ministre) en novembre 1982, Léon Kengo Wa Dondo a opté pour un traitement de choc au Zaïre de Mobutu: un programme d’ajustement structurel avec le Fonds monétaire international et la Banque mondiale à la manœuvre.
Pendant quatre ans, le Zaïre a consacré la quasi-totalité de ses revenus au paiement de la dette extérieure, avec une incidence négative sur le plan social: a population a crié famine, mettant fin à ce programme. Ses successeurs Mabi Mulumba, Lunda Bululu, Mulumba Lukoji ont tenté
des réajustements sans succès. 2001 – 2002 : le Programme économique du Gouvernement (PEG) a été initié par l’ex-président Joseph
Kabila. Ce programme était piloté par le ministre des Finances Freddy Matungulu. Malheureusement, la quatrième revue n’avait pas été concluante. C’était l’échec.
La période 1+4 : sous la gestion 1+4 de la République démocratique du Congo, un programme avait été décidé avec le FMI. Quelques semaines
avant la fin de cette transition politique, ce programme s’était stoppé net à cause de l’ irresponsabilité de la classe dirigeante. Le PEG 2: le crash en plein vol Le Programme économique du Gouvernement 2 (PEG2) avait connu un crash en plein vol d’autant plus que tous les indicateurs des performances semblaient être au vert. A Kinshasa, le Premier ministre Augustin Matata Ponyo semblait maitriser le cadre macro-économique du pays.
Mais de New-York, il était décidé de faire crasher ce programme à cause de la non publication d’un contrat par la Gécamines.
3 Juillet 2024 : conclusion avec succès du programme économique formel avec le FMI pour la première dans l’histoire de la République
démocratique du Congo.

Ferdinand Kambere déclare :  » La résolution de l’agression de la RDC par le Rwanda repose entre les mains du Président Tshisekedi « 

Selon une dépêche de l’Agence de presse associée (APA) écrit que dans une déclaration récente, Ferdinand Kambere, Secrétaire permanent adjoint du PPRD de Joseph Kabila, a mis en avant la responsabilité du Président Félix Tshisekedi dans la résolution de l’agression de la RDC par le Rwanda. Il a exhorté le Chef de l’État à prendre l’initiative d’organiser un dialogue national inclusif pour adresser la crise persistante à l’Est du pays.
Kambere a souligné que la cohésion nationale est essentielle pour unir le peuple congolais
face à cette menace extérieure. Il a critiqué le manque de discussions internes approfondies sur cette question cruciale, soulignant que les dialogues entre les dirigeants
régionaux et Félix Tshisekedi n’ont pas suffisamment abordé la nécessité d’une unité nationale renforcée.
« Dans une démocratie fonctionnelle, le dialogue doit être permanent et inclusif » a déclaré
Ferdinand Kambere. Selon lui, seule une approche unifiée et nationalement consensuelle
peut garantir une réponse efficace à la crise actuelle, en mobilisant toutes les forces vives du pays contre l’agression rwandaise à l’Est de la RDC.

Dans l’est de la RDC, les rebelles du M23 intensifient leur emprise sur le Nord-Kivu

Dans son édition de ce matin , le 04/07/2024, le journal Français le monde sous la plume de Christophe Châtelot, nous relate qu’en un an, le Mouvement du 23 mars a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle, alimenté en hommes et en équipements par les forces de défense du Rwanda.

Sa progression semble impossible à stopper depuis sa résurgence en novembre 2021 après neuf ans d’inactivité. Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), alimenté en hommes et en équipements par l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, conquièrent le Nord-Kivu, dans l’est extrême de la République démocratique du Congo (RDC). Au total, depuis juillet 2023, le M23 a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle et où il renforce son administration parallèle. Le rythme s’accélère depuis le début du mois de mai.

Un soldat de l’armée congolaise marchant patrouillant dans le marché de Kanyabonga, dans la province du Nord-Kivu, en RDC

Dimanche 30 juin, alors que Kinshasa célébrait le 64e anniversaire de son indépendance de la Belgique, à 1 500 km de là, une nouvelle ville, et non des moindres, tombait entre les mains des rebelles. Les forces armées congolaises (FARDC) abandonnaient en effet Kanyabayonga, soumises depuis plusieurs semaines aux tirs de l’artillerie du M23 et, surtout, des éléments des forces de défense du Rwanda (FDR). « Les soldats congolais se sont repliés sans réellement combattre », selon une source informée jointe au téléphone à Goma, la capitale régionale située à quelque 150 km plus au su

Selon notre interlocuteur, « l’intervention des Rwandais, bien équipés et rompus au combat, a été déterminante pour briser la résistance des FARDC, épaulées par des milices locales, sur lesquelles le M23 se cassait les dents jusqu’alors ». Plusieurs sources affirment que, ces derniers jours, quelques centaines de FDR seraient arrivées au Nord-Kivu en provenance du Rwanda, certaines passant par l’Ouganda, avant cette attaque. Sans que l’on sache à ce jour s’il s’agissait de renforts ou bien d’une relève d’effectifs.

La ville de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), tombée le 30 juin 2024 aux mains des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et des forces de défense du Rwanda (FDR). ALEXIS HUGUET / AFP

Rôle de Kampala

« Kanyabayonga est importante sur le plan stratégique », explique la même personne. Cette ville carrefour de quelque 60 000 habitants verrouille en effet les deux routes qui mènent plus au sud, de part et d’autre du massif volcanique du parc des Virunga, vers Goma. Elle ouvre surtout la porte de la région dite du « Grand Nord » vers les importants centres urbains et commerciaux de Lubero, Butembo et Béni. Lundi matin, le média congolais en ligne Actualite.cd faisait ainsi état de la progression du M23/FDR et de son entrée dans Kayna, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Kanyabayonga.

« Rien ne dit qu’ils voudront ou pourront tenir ces villes, mais à tout le moins ils pourraient les contrôler à distance en se retirant sur les montagnes avoisinantes », explique un expert européen en sécurité de retour de Goma. Au-delà des difficultés logistiques à tenir une grande ville, le M23 et les FDR, formés essentiellement de Tutsi congolais ou rwandais, mettent un pied dans une zone qui leur a souvent été hostile, fief de la communauté Nandé. « Ils devront composer avec eux et également avec l’Ouganda voisin qui dispose là d’intérêts économiques et politiques importants », ajoute notre interlocuteur. Début mars, le mouvement rebelle a déjà atteint le village de pêcheurs de Vitshumbi, sur les rives du lac Edouard, situé entre la RDC et l’Ouganda.

Le rôle de Kampala reste difficile à décrypter. A ce jour, ce voisin du Congo fait preuve, a minima, d’une passivité complice envers le M23. Nombre de rebelles étaient en effet stationnés depuis des années en Ouganda avant de repartir à l’offensive en novembre 2021. Difficile d’imaginer, depuis lors, que les mouvements d’hommes en armes marchant en colonnes ainsi que les convois logistiques transitant par ses confins frontaliers du Rwanda et de la RDC échappent aux services de renseignement de l’armée ougandaise.

Des militaires ougandais prennent position aux alentours de Kanyabayonga.

Les victoires du M23 et des FDR enregistrées ces derniers jours dans la partie septentrionale du Nord-Kivu complètent celles enregistrées dans d’autres parties de la province. A l’ouest, dans le Masisi, et plus au sud, sur les rives du lac Kivu, les rebelles progressent. La ville de Saké est tombée de facto. Non loin de là, ils auraient ainsi mis la main sur les sites miniers de Kabuya riches en coltan, exploités jusqu’alors par une milice locale. Goma, la capitale provinciale, suffoque. Le ravitaillement de la ville, y compris par la frontière rwandaise restée ouverte, dépend du bon vouloir du M23 et des FDR. Le mouvement contrôle toutes les routes d’accès, vers le nord, l’ouest et le sud. Il tient en joue les bateaux circulant sur le lac et les avions de l’aéroport de Goma désormais à portée de tirs de mortier

« Agression injustifiée »

En face, la stratégie congolaise reste toujours aussi peu lisible et inefficiente. L’alliance, sur le terrain, des FARDC avec d’innombrables groupes armés locaux, certains sous le coup de sanctions internationales, regroupés sous la bannière virtuellement unifiée des « Wazalendo » (« patriotes » en kiswahili) n’a pas inversé le rapport de force. Au contraire, ils ont reculé au fur et à mesure que les FARDC désertaient leurs positions, surpassés par la discipline, le sens tactique et l’armement des M23 et des FDR. Kinshasa n’a pas réussi, non plus, à constituer un front diplomatique régional ou à l’ONU suffisamment large et solide pour contraindre le Rwanda à retirer ses troupes de RDC.

Dimanche, lors du traditionnel discours à la nation accompagnant les célébrations de l’indépendance, le président Félix Tshisekedi, élu en janvier pour un deuxième quinquennat, n’a guère apporté d’éclairage. « Ce qui se passe [au Nord-Kivu], a-t-il déclaré, constitue une agression flagrante contre notre souveraineté nationale et la paix de notre peuple. » « Nos vaillants soldats sont en première ligne et, ensemble, nous triompherons de cette agression injustifiée. Des instructions claires et fermes ont été données pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté, sans aucune précision sur les moyens mis en œuvre.

En attendant, la reprise des combats au Nord-Kivu a déjà jeté sur les routes près de 1,5 million de personnes depuis novembre 2021, selon les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Fuyant les combats, elles s’entassent dans les refuges précaires de camps de fortune, livrées à elles-mêmes, là où les services de l’État brillent par leur absence.