Décès du cardinal Monsengwo. Mgr Ambongo salue son engagement

Le cardinal Laurent Monsengwo Pasinya (1939 - 2021)

L’archevêque émérite de Kinshasa s’est éteint ce dimanche 11 juillet 2021, à l’âge de 81 ans, à Versailles, en France. L’annonce a été faite par le cardinal Fridolin Ambongo, son successeur au siège épiscopal de Kinshasa: «j’ai la profonde douleur d’annoncer à la communauté chrétienne catholique et à toutes les personnes de bonne volonté le décès du cardinal Laurent Monsengwo», a-t-il écrit sur Twitter.

L’Église congolaise est en deuil, l’annonce de la disparition du cardinal Laurent Monsengwo a été reçue comme un choc, bien qu’on le savait malade. Son état de s’était aggravé au début du mois de juillet, au point qu’il avait dû être transféré d’urgence à Paris.

Dans un entretien accordé à Vatican News, son successeur au siège épiscopal de Kinshasa salue un homme qui a consacré sa vie à la construction «d’un monde plus juste» :

Monsieur le Cardinal Ambongo, l’Eglise en République Démocratique du Congo vient de perdre l’un des siens. Le Cardinal Laurent Monsengwo s’est éteint à Paris où il était hospitalisé. Vous n’hésitez pas à parler de lui comme un homme d’envergure internationale.
Je crois que le cardinal Laurent a été véritablement un homme de Dieu, un homme qui croit en Dieu et qui croit en l’homme, en la valeur de la personne humaine. Tout au long de sa vie il s’est donné pour le relèvement de ses frères à travers une évangélisation intégrale, mais aussi à travers ce combat pour un monde plus juste, un monde de plus fraternel.

C’est aussi une perte pour les fidèles desquels il a toujours été proche, même en tant qu’archevêque émérite…
Il a toujours gardé un très bon rapport, aussi bien au niveau de l’église qu’au niveau de la société. Il a joué un rôle jusqu’à la dégradation de son état de santé il y a une semaine. Il était avec nous à l’assemblée des évêques au mois de juin. Il a passé toute la semaine avec nous.

Pour votre communauté c’est un vide qu’il va falloir combler maintenant…
En recevant cette triste nouvelle, aujourd’hui, nous avons tous le sentiment d’avoir perdu quelque chose de précieux qu’il faudra du temps pour combler.

Quel message laisse-t-il pour le pays et pour l’Église ?
Je crois que la personnalité du cardinal Laurent c’est d’abord ce combat qui vient de l’implication de sa foi en Dieu. Il croit en Dieu et il est convaincu que tu ne peux pas croire en Dieu sans en même temps croire à la personne humaine, à sa dignité. Et de lui on retiendra que si tu prétends être un homme de foi en Jésus-Christ, un homme religieux, tu dois aussi prendre très au sérieux le sort de tes frères et sœurs. T’oublier toi-même et donner tout ce qui est en ton pouvoir pour que tes frères puissent vivre dignes.

Son parcours

Né en 1939, ordonné prêtre en 1963, puis évêque en février 1980 par le Pape Jean-Paul II, le cardinal a occupé diverses fonctions, notamment celles d’évêque auxiliaire d’Inongo, évêque auxiliaire de Kisangani, archevêque de Kisangani et archevêque de Kinshasa. Il aussi été le président du SCEAM, le symposium des conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar.

Le cardinal congolais, qui a été membre du Conseil des cardinaux chargés de conseiller le Pape François -dont il était proche-, a été élevé au rang de cardinal le 20 novembre 2010 par Benoît XVI. Il avait quitté le Conseil des cardinaux en octobre 2018, un mois avant de prendre sa retraite en tant qu’ordinaire local de Kinshasa.

Le cardinal Monsengwo est un théologien bibliste. Il est d’ailleurs le premier Africain à avoir obtenu un doctorat en Écriture Sainte à l’Institut biblique pontifical de Rome.

Un homme engagé pour sa patrie

Le pasteur, connu pour sa liberté de parole et sa franchise, n’a pas hésité à jouer un rôle politique de premier plan dans son pays. Récemment encore, le 2 janvier 2018, il avait prononcé un discours sans concession pour fustiger la dure répression d’une manifestation de catholiques par le régime Kabila. «Il est temps que la vérité l’emporte sur le mensonge systémique, que les médiocres dégagent et que règnent la paix, la justice en RD-Congo», avait tonné l’archevêque émérite de Kinshasa, marquant ainsi le début du combat acharné de l’Église du Congo contre un troisième mandat de Joseph Kabila. Un combat dont elle est sortie vainqueur puisqu’il y a eu une alternance politique de fait.

Dans les prochains jours, la dépouille du cardinal sera ramenée dans la capitale congolaise. Les évêques doivent se réunir pour l’organisation de ses obsèques et définir une date. Le cardinal Laurent Monsengwo sera enterré dans la cathédrale de Kinshasa.

Vatican News /Topinfos

La proposition de loi modifiant la Loi sur la nationalité déposée à l’Assemblée nationale

Dans sa livraison de ce vendredi 09/07/2021, l’Agence Congolaise de Presse écrit que le député national Pitshou Nsingi Pululu, élu de la Funa à Kinshasa, a déposé jeudi, au bureau de l’Assemblée nationale, la proposition de loi modifiant et complétant la loi numéro 04/24 du 12 novembre 2004 relative à la nationalité congolaise. Pitshou Nsingi qui a endossé la proposition de loi a dit vouloir donner à tout congolais la possibilité de jouir de ses droits. Cette proposition de loi, initiée par Noel Tshiani Mwadiamvita, candidat malheureux à la présidentielle du 30 décembre 2018, verrouille l’accès aux fonctions de souveraineté, à savoir la Présidence de la République, la présidence du Sénat, la présidence de l‟Assemblée
nationale, la Primature, l‟Etatmajor général de l‟Armée, le commissariat général de la police
et les ministères régaliens (Défense, Affaires étrangères, Intérieur, Finances, la DGM, l‟Agence nationale des renseignements). «Toutes ces fonctions doivent être réservées
exclusivement aux congolais, nés de père et de mère, pour éviter toute infiltration au sommet de l’Etat. Nous voulons éviter des conflits d’intérêt au sommet de l’Etat pour ceux qui peuvent être tiraillés entre les intérêts de la RDC et ceux d’un pays étranger une fois qu’ils occupent ces postes de souveraineté », soutient Noël Tshiani Mwandiamvita. L‟autre innovation de cette proposition de loi, d’après son initiateur, consiste à bannir le caractère unique et exclusif de la nationalité congolaise.

ACP/ Topinfos