Qnze jours après son arrestation à Kinshasa par des agents se réclamant de l’ANR (Agence nationale des Renseignements), l’avocat du collectif de l’opposant Seth Kikuni, Ramazani Shabani, déplore le fait que son client n’a, jusqu’à présent, été en contact avec sa famille ni même ses avocats, malgré son état de santé.
Seth Kikuni
Pour CLaudel Lubaya, président du parti politique Udao, ce dépassement du délai légal de quarante-huit heures contre Seth Kikuni, constitue une violation flagrante de ses droits fondamentaux protégés par la constitution et les traités internationaux sur les droits de l’homme. »Aucune disposition, aucune loi de notre pays n’autorise aucun service, soit-il de sécurité, de détenir au-delà du délai légal un citoyen, quel que soit le crime qu’il a commis. Il s’agit d’un acte arbitraire qui contredit toute la rhétorique officielle sur l’État de droit, de même qu’il remet en question les principes fondamentaux sur lesquels repose notre société », a-t-il déclaré. À l’en croire, les conditions de l’arrestation et de détention de Seth Kikuni mettent en danger sa sécurité physique, juridique et judiciaire, et placent la République démocratique du Congo parmi les pays violateurs des droits de l’homme.
Dans sa livraison de ce mercredi 04/09/2024 , l’ACP rapporte que le bilan officiel provisoire est lourd, 129 morts dont 24 par balles et les autres par étouffement, après la tentative d’évasion lundi à la prison centrale de Makala à Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo (RDC), a-t-on appris mardi, de source officielle
la prison centrale de Makala à Kinshasa
« Ce lundi 2 septembre 2024 aux alentours de 2 heures du matin, une tentative d’évasion massive à la prison centrale de Makala a débouché sur des pertes en vies humaines et des dégâts matériels importants (…) le bilan provisoire sur le plan humain s’élève à 129 morts dont 24 par balles après sommation, les autres par bousculade, étouffement et quelques femmes violées », a déclaré Jacquemain Shabani, vice-Premier sécurité, à l’issue d’une réunion de crise avec les services de défense et de sécurité. Jacquemain Shabani a, en outre, fait état de 59 blessés, qui sont pris en charge par le Gouvernement, et des dégâts matériels importants. « La commission a également identifié 59 blessés actuellement pris en charge par le Gouvernement pour des soins appropriés. Sur le plan matériel, on déplore l’incendie des bâtiments administratifs, du greffe, de l’infirmerie et des dépôts de vivres », a ajouté le vice-Premier ministre Shabani, avant de rassurer l’opinion sur la suite des enquêtes qui se poursuivent.
A QUAND LES ENQUETES
Les enquêtes annoncées par Jacquemain Shabani ont été soutenues par la Société civile pour faire la lumière sur des rumeurs persistantes faisant état d’assaillants venus d’ailleurs. Les autorités ont démenti catégoriquement ces rumeurs indiquant que la tentative d’évasion est partie du Pavillon 4 de la prison de Makala et « qu’aucun prisonnier » ne s’était évadé, selon Samuel Mbemba, vice-ministre de la Justice. Dans des vidéos largement partagées sur les réseaux sociaux, on y voit des personnes entassées ou coincées, ne respirant plus, alors que d’autres s’activent à sauver d’éventuels survivants. Sur la majorité de ces images d’amateurs, on ne voit pas les traces de sang. Le gouvernement a accusé les magistrats du parquet d’être à la base du surpeuplement de cette maison carcérale qui héberge dix fois plus de prisonniers que sa capacité d’accueil, 1.500 pensionnaires. Il n’est pas normal que l’emprisonnement devienne la règle alors que la loi congolaise veut que le recours à la détention soit l’ultime recours. « La prison est prévue pour les condamnés, pas pour garder de nombreuses personnes en attente des procès », a déploré le vice-ministre en charge de la Justice, en l’absence de son titulaire, Constant Mutamba actuellement en mission. Le 17 mai 2017, une évasion spectaculaire de plus de 4.000 prisonniers avait eu lieu à la prison de Makala. Des voix s’élèvent de plus en plus pour demander la construction d’une nouvelle prison hors de la ville, afin d’assurer un meilleur encadrement des prisonniers.
La Première ministre Judith Sumniwa TULUKA et la ministre de la Jeunesse et de l’éveil patriotique, Mme Noëlla Ayeganagato
L’implication directe des jeunes de la République démocratique du Congo à la transformation du pays a été rappelée mercredi, par la cheffe du Gouvernement, lors d’une table-ronde de la jeunesse à Kinshasa organisée à Kinshasa, nous rapporte l’ACP, dans sa livraison de ce jeudi 29/08/2024. . « Je recommande à la jeunesse congolaise de s’impliquer activement car, le changement ne viendra pas sans votre implication directe et votre détermination à transformer les paroles en actes », a déclaré la Première ministre Judith Sumniwa. « Ensemble, nous devons travailler afin que les idées qui vous émergent, soient mises en œuvre avec efficacité et exactitude en vue d’assurer le développement durable de la RDC. (…) Il est essentiel de faire un pas de plus », a ajouté la Cheffe du gouvernement qui représentait le Chef de l’Etat à ce grand rendez-vous organisé par le ministère de la Jeunesse. Mme Suminwa Tuluka a, en outre, invité les jeunes Congolais à enraciner une culture de paix et de toléranceà travers une éducation de qualité fondée sur l’éveil de la conscience. « Il est indéniable que la consolidation de la paix est un processus indissociable et indispensable au développement durable de notre pays. Il nous faut donc enraciner une culture de paix et de tolérance à travers une éducation de qualité fondée sur l’éveil de la conscience collective de la jeunesse congolaise », a-t-elle renchérit. Pour elle, le but de cette table-ronde est de permettre aux jeunes d’exprimer leurs idées et leurs préoccupations pour la construction d’un avenir de paix et de prospérité en RDC. Judith Sumniwa a évoqué le programme du gouvernement (PAG 2024- 2028) qui met un accent particulier sur l’insertion socio-économique des jeunes et leur établissement personnel, avant de les encourager à rejeter les antivaleurs telles que le népotisme, le tribalisme et la corruption, en s’engageant pour une culture de paix et de tolérance. La jeunesse congolaise, pilier et actrice du développement Pour sa part, Mme Noëlla Ayeganagato, ministre de la Jeunesse et éveil patriotique a soutenu que la jeunesse congolaise est à la fois pilier et actrice du développement. « Il est important de rappeler que les jeunes sont à la fois le pilier et le levier du développement de notre pays. Leurs compétences, accords et soutiens restent des atouts majeurs pour la disposition de la réussite et l’émergence d’une jeunesse prospère et épanouie », a-t-elle dit. Dans ce même ordre d’idées, Noella Ayeganagato a salué ce cadre d’échanges visant à accorder la parole aux jeunes de toutes les couches sociales. Elle a exhorté les partenaires acteurs de la paix et du développement, à apporter des solutions concrètes aux problèmes des jeunes et à soutenir de manière conséquente l’amélioration de leurs conditions socioéconomiques, leur encadrement patriotique et leur promotion dans l’éducation civique.
La campagne « Topesa Congo chance » saluée
La Première ministre Judith Sumniwa (3ème à d) et la ministre de la Jeunesse Noëlla Ayeganagato (3ème à g)
Par ailleurs, Mme Chantal Mulop, conseillère spéciale du Chef de l’Etat en charge de la jeunesse, lutte contre les violences faites à la femme et la traite des personnes, a salué la campagne ‟ Topesa Congo chance”, une initiative lancée par la ministre de la Jeunesse qui vise à lutter contre les antivaleurs en République démocratique du Congo. « Le cabinet du Président de la République soutien ardemment le travail de Mme la ministre et promet l’accompagnement et la collaboration dans tous les secteurs où elle jugera utile afin de faire avancer la participation des jeunes aux instances décisionnelles pour l’amélioration du futur de notre jeunesse », a-t-elle fait savoir, avant d’inviter les partenaires à apporter leur soutien et accompagnement dans le but de promouvoir les compétences des jeunes. ACP/Topinfos