Dans l’est de la RDC, les rebelles du M23 intensifient leur emprise sur le Nord-Kivu

Dans son édition de ce matin , le 04/07/2024, le journal Français le monde sous la plume de Christophe Châtelot, nous relate qu’en un an, le Mouvement du 23 mars a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle, alimenté en hommes et en équipements par les forces de défense du Rwanda.

Sa progression semble impossible à stopper depuis sa résurgence en novembre 2021 après neuf ans d’inactivité. Les rebelles du Mouvement du 23 mars (M23), alimenté en hommes et en équipements par l’armée rwandaise, selon plusieurs rapports des experts des Nations unies, conquièrent le Nord-Kivu, dans l’est extrême de la République démocratique du Congo (RDC). Au total, depuis juillet 2023, le M23 a quasiment doublé la zone passée sous son contrôle et où il renforce son administration parallèle. Le rythme s’accélère depuis le début du mois de mai.

Un soldat de l’armée congolaise marchant patrouillant dans le marché de Kanyabonga, dans la province du Nord-Kivu, en RDC

Dimanche 30 juin, alors que Kinshasa célébrait le 64e anniversaire de son indépendance de la Belgique, à 1 500 km de là, une nouvelle ville, et non des moindres, tombait entre les mains des rebelles. Les forces armées congolaises (FARDC) abandonnaient en effet Kanyabayonga, soumises depuis plusieurs semaines aux tirs de l’artillerie du M23 et, surtout, des éléments des forces de défense du Rwanda (FDR). « Les soldats congolais se sont repliés sans réellement combattre », selon une source informée jointe au téléphone à Goma, la capitale régionale située à quelque 150 km plus au su

Selon notre interlocuteur, « l’intervention des Rwandais, bien équipés et rompus au combat, a été déterminante pour briser la résistance des FARDC, épaulées par des milices locales, sur lesquelles le M23 se cassait les dents jusqu’alors ». Plusieurs sources affirment que, ces derniers jours, quelques centaines de FDR seraient arrivées au Nord-Kivu en provenance du Rwanda, certaines passant par l’Ouganda, avant cette attaque. Sans que l’on sache à ce jour s’il s’agissait de renforts ou bien d’une relève d’effectifs.

La ville de Kanyabayonga, dans la province du Nord-Kivu, dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), tombée le 30 juin 2024 aux mains des rebelles du Mouvement du 23 mars (M23) et des forces de défense du Rwanda (FDR). ALEXIS HUGUET / AFP

Rôle de Kampala

« Kanyabayonga est importante sur le plan stratégique », explique la même personne. Cette ville carrefour de quelque 60 000 habitants verrouille en effet les deux routes qui mènent plus au sud, de part et d’autre du massif volcanique du parc des Virunga, vers Goma. Elle ouvre surtout la porte de la région dite du « Grand Nord » vers les importants centres urbains et commerciaux de Lubero, Butembo et Béni. Lundi matin, le média congolais en ligne Actualite.cd faisait ainsi état de la progression du M23/FDR et de son entrée dans Kayna, située à une vingtaine de kilomètres au nord de Kanyabayonga.

« Rien ne dit qu’ils voudront ou pourront tenir ces villes, mais à tout le moins ils pourraient les contrôler à distance en se retirant sur les montagnes avoisinantes », explique un expert européen en sécurité de retour de Goma. Au-delà des difficultés logistiques à tenir une grande ville, le M23 et les FDR, formés essentiellement de Tutsi congolais ou rwandais, mettent un pied dans une zone qui leur a souvent été hostile, fief de la communauté Nandé. « Ils devront composer avec eux et également avec l’Ouganda voisin qui dispose là d’intérêts économiques et politiques importants », ajoute notre interlocuteur. Début mars, le mouvement rebelle a déjà atteint le village de pêcheurs de Vitshumbi, sur les rives du lac Edouard, situé entre la RDC et l’Ouganda.

Le rôle de Kampala reste difficile à décrypter. A ce jour, ce voisin du Congo fait preuve, a minima, d’une passivité complice envers le M23. Nombre de rebelles étaient en effet stationnés depuis des années en Ouganda avant de repartir à l’offensive en novembre 2021. Difficile d’imaginer, depuis lors, que les mouvements d’hommes en armes marchant en colonnes ainsi que les convois logistiques transitant par ses confins frontaliers du Rwanda et de la RDC échappent aux services de renseignement de l’armée ougandaise.

Des militaires ougandais prennent position aux alentours de Kanyabayonga.

Les victoires du M23 et des FDR enregistrées ces derniers jours dans la partie septentrionale du Nord-Kivu complètent celles enregistrées dans d’autres parties de la province. A l’ouest, dans le Masisi, et plus au sud, sur les rives du lac Kivu, les rebelles progressent. La ville de Saké est tombée de facto. Non loin de là, ils auraient ainsi mis la main sur les sites miniers de Kabuya riches en coltan, exploités jusqu’alors par une milice locale. Goma, la capitale provinciale, suffoque. Le ravitaillement de la ville, y compris par la frontière rwandaise restée ouverte, dépend du bon vouloir du M23 et des FDR. Le mouvement contrôle toutes les routes d’accès, vers le nord, l’ouest et le sud. Il tient en joue les bateaux circulant sur le lac et les avions de l’aéroport de Goma désormais à portée de tirs de mortier

« Agression injustifiée »

En face, la stratégie congolaise reste toujours aussi peu lisible et inefficiente. L’alliance, sur le terrain, des FARDC avec d’innombrables groupes armés locaux, certains sous le coup de sanctions internationales, regroupés sous la bannière virtuellement unifiée des « Wazalendo » (« patriotes » en kiswahili) n’a pas inversé le rapport de force. Au contraire, ils ont reculé au fur et à mesure que les FARDC désertaient leurs positions, surpassés par la discipline, le sens tactique et l’armement des M23 et des FDR. Kinshasa n’a pas réussi, non plus, à constituer un front diplomatique régional ou à l’ONU suffisamment large et solide pour contraindre le Rwanda à retirer ses troupes de RDC.

Dimanche, lors du traditionnel discours à la nation accompagnant les célébrations de l’indépendance, le président Félix Tshisekedi, élu en janvier pour un deuxième quinquennat, n’a guère apporté d’éclairage. « Ce qui se passe [au Nord-Kivu], a-t-il déclaré, constitue une agression flagrante contre notre souveraineté nationale et la paix de notre peuple. » « Nos vaillants soldats sont en première ligne et, ensemble, nous triompherons de cette agression injustifiée. Des instructions claires et fermes ont été données pour la sauvegarde de l’intégrité territoriale de notre pays », a-t-il ajouté, sans aucune précision sur les moyens mis en œuvre.

En attendant, la reprise des combats au Nord-Kivu a déjà jeté sur les routes près de 1,5 million de personnes depuis novembre 2021, selon les chiffres du Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. Fuyant les combats, elles s’entassent dans les refuges précaires de camps de fortune, livrées à elles-mêmes, là où les services de l’État brillent par leur absence.

Pour tout comprendre sur les combats contre le M23-Rwanda

Pour tout comprendre sur les combats contre le M23-Rwanda, il faut répondre à la question de savoir : Pourquoi les sokhoï bombardent souvent [les positions de l’ennemi] mais l’ennemi finit par avancer et occuper des nouvelles entités

Selon Patrick Ricky Paluku , défenseur des droits humains et coordonnateur provincial de la Véranda Mutsanga au Nord-Kivu écrit dans sa dernière livraison que « si les autorités ne nous écoutent pas, nous allons organiser des manifestations populaires et journées ville morte pour faire faire valoir nos droits »

Réclamer la Paix et la sécurité, c’est un droit inaliénable

Éxaminant la vidéo d’un soldat FARDC au front dénonçant aussi ce qui bloque les opérations militaires contre le M23-Rwanda, il y a lieu de donner un peu de raison au militaire qui a pris le risque de témoigner en vidéo sur les fausses informations données à Fatshi par les autorités du Nord-Kivu et que Kinshasa doit agir en toute urgence en relevant le gouverneur militaire Chirimwami et tout le commandement militaire au Nord-Kivu qui se concentrent sur des questions administratives et financières pourtant leur mission première, c’est faire la guerre à l’ennemi pour ramener la paix au Nord-Kivu et en Ituri.

la population sur la route SAKE

Cela, pour des fins économiques car la guerre de l’est, est un business pour plusieurs autorités politiques et militaires au Pays.

On nous dit que 38.000.000$ sont donnés aux autorités du Nord-Kivu et de l’ituri chaque mois comme fonts de guerre mais lorsqu’on examine la situation et impact sur terrain, pas d’évolution ni opérations offensives menées.

D’où, il y a lieu de conclure que l’argent est distribué entre une chaîne monstre de Kinshasa jusqu’en Ituri en passant par le Nord-Kivu.

Les autorités militaires de l’État de siège se contentent de faire des discours dans leurs cabinets climatisés de travail et provoquer des polémiques médiatiques que mettre en place des mécanismes de renforcer la logistique et conditions des militaires et Wazalendo sur les lignes de fronts pour organiser des attaques contre les positions de l’ennemi mais hélas.

Deux ans après, on n’assiste toujours à l’offensive des FARDC au nom du cessez-le-feu mais l’ennemi seulement qui est autorisé d’attaquer.

Conséquences : l’ennemi occupe presque tout le territoire de Rutshuru et progresse dans le territoire de Masisi vers les axes : Shasha, Karuba et tient à réoccuper le site minier de RUBAYA et couper Goma du reste de Masisi à partir de la cité de Sake ciblée aussi.

Si rien n’est fait en urgence pour attaquer aussi les positions de l’ennemi dans les Nyiragongo, Rutshuru et Masisi, on va se réveiller Goma tombée.

Ça sera une honte nationale car les Wazalendo sont suffisamment mobilisés depuis toujours mais manquent de tout même à manger.

*Pour qui sont gardées les armes et munitions en grande quantité dans les dépôts à Goma et partout au Pays ?*

Sommes-nous un peuple qui mérite humiliation pour toujours ?

Méritons-nous ce que nous subissons aujourd’hui comme Grande Nation avec un peuple engagé pour défendre sa Patrie mais non équipée ?

Raison ou pas, les autorités en savent quelque chose mais l’histoire ne pardonnera pas nos autorités.

Fasse à cette léthargie avec laquelle les autorités du Pays gèrent les massacres de Beni, Ituri, Rutshuru, Masisi et Nyiragongo depuis des décennies, il y a lieu de conclure que le Peuple congolais est abandonné à son triste. Ils reviendront toujours les élections avec des nouvelles promesses et distribuer l’argent pour acheter les voix pour repartir encore.

Ainsi, l’on subira les conséquences de notre naïveté parce que dit-on : *Chaque peuple , a les dirigeants qu’il mérite.*

Le Rebelle du M23

Nous suivons de près la situation même les autorités semblent boucler les oreilles lorsque nous les disons des vérités du terrain.

Leurs intérêts sont ailleurs mais comme peuple, nous avons intérêt de rendre nos dirigeants redevables jusqu’à ce qu’ils répondent favorablement aux revendications du peuple congolais qui ne réclame pas trop.

*Seulement la Paix*

En lieu et place d’investir dans les Wazalendo prêts volontaires à combattre l’ennemi, le gouvernement congolais se fait le luxe de débloquer des millions à payer aux forces militaires étrangères qui ne combattent pas dont celles de la MONUSCO, l’EAC et maintenant la SADEC. Entre temps, les Wazalendo, manquent même à manger sur les lignes des fronts pourtant toujours engagés à défendre et combattre l’ennemi aux côtés des FARDC.

Dossier à suivre…

ÉCOSYSTÈME

Positive growth.

Nature, in the common sense, refers to essences unchanged by man; space, the air, the river, the leaf. Art is applied to the mixture of his will with the same things, as in a house, a canal, a statue, a picture.

But his operations taken together are so insignificant, a little chipping, baking, patching, and washing, that in an impression so grand as that of the world on the human mind, they do not vary the result.

Le soleil se couchant derrière une forêt dense.
Des éoliennes se tiennent sur une plaine herbeuse, avec un ciel bleu en arrière-plan.
Le soleil brille au dessus d’une crête donnant sur le bord de mer. Plus loin, une voiture est visible.

Sans doute n’avons-nous pas de questions à poser qui soient sans réponse. Nous devons faire confiance à la perfection de la création au point de croire que, quelle que soit la curiosité que l’ordre des choses a éveillée dans notre esprit, l’ordre des choses peut la satisfaire. La condition de chaque homme est une solution en hiéroglyphes aux questions qu’il poserait.

ATTAQUE CONTRE BUKAVU

D’après La Libre Afrique de ce 03 novembre 2021, « Les habitants de Bukavu se sont éveillés cette nuit au son de coups de feu. Vers minuit, des rebelles encore mal identifiés ont attaqué un dépôt d’armes des FARDC (armée congolaise) près du centre-ville. Depuis six heures du matin, des échanges de coups de feu ont lieu entre assaillants et militaires à leur poursuite. Les tirs étaient toujours audibles à 10H30 (heure d’Europe). »

« Selon deux sources à Bukavu de La Libre Afrique.be, un quotidien belge, les assaillants ont attaqué un dépôt d’armes des FARDC près du centre-ville, « au niveau de TP ». Ils se sont ensuite déplacés vers le quartier général de la Région militaire, à Ibanda, au centre-ville.

À Bukavu, une "attaque rebelle" qui pose bien des questions

Les rebelles capturés lors de l’affrontement avec les forces gouvernementales (photo la libre.be)

Place de l’indépendance, ils ont mis en berne tous les drapeaux du Congo qui flottent habituellement sur cette place centrale; ces bannières ont été rétablies dans la matinée par les forces loyalistes. Les assaillants ont hissé leur propre drapeau dans plusieurs endroits de la ville, portant un grand « ACN » rouge sur fond jaune au nom de « Action pour un Congo nouveau ».

« Selon une de nos sources, les présumés rebelles ont rencontré plusieurs militaires, qu’ils ont fait agenouiller pour les délester de leur arme, sans les abattre. Ils se déplaçaient en ville avec des mégaphones, se présentant en swahili – la langue régionale – comme des « wazalendo » (patriotes) et invitant la population à sortir des maisons pour les rejoindre. Ils assuraient mener un combat contre la mauvaise gouvernance du président Félix Tshisekedi, soulignant que les fonctionnaires n’étaient pas payés et que les parents avaient du mal à envoyer leurs enfants à l’école à cause de la crise économique.

Urgent : Bukavu semble retrouver son calme après l'attaque des rebelles,  conseil de sécurité en cours au gouvernorat... | Opinion Info
Tous les drapeaux de la place de l’Indépendance ont été mis en bernes et semble retrouver son calme habituel

Depuis six heures du matin, des heurts entre assaillants et militaires ont lieu. Les militaires les ont apparemment repoussés vers le sud de la ville, du côté de l’Institut supérieur pédagogique (ISP), du quartier Panzi, qui abrite l’hôpital du Dr Mukwege – actuellement soigné en Belgique – et dans les collines qui surplombent Panzi. Certains sont signalés à Ishigodobo, un village sur la route de Walungu, à une vingtaine de km de Bukavu.

On dispose actuellement de peu de renseignements sur les assaillants. Un officier de la Région militaire a évoqué un nouveau groupe armé qui serait basé vers Walungu et Bunyakiri. Selon une de nos sources, il y a une semaine, des étudiants de l’université de Bukavu avaient capturé trois hommes armés dans les taillis autour de leur établissement; ils avaient avoué avoir pour mission de préparer la prise de Bukavu. »

Dans une déclaration rendue publique ce mercredi, 23 députés nationaux et sénateurs élus du Sud-Kivu condamnent l’attaque d’un groupe armé contre la ville de Bukavu la nuit de mardi à ce mercredi 03 novembre 2021. Ces parlementaires fustigent le déficit de coordination de la communication entre l’autorité politique et militaire sur ces événements.

Ils disent ne pas comprendre comment la première peut demander à la population de vaquer à ses occupations alors que l’autre demande à la même population de rester à la maison.

Lalibre.be /Topinfos