Rencontre des présidents congolais Tshisekedi et rwandais Kagame à Doha .

Dans sa livraison de ce mercredi 19/03/2025; l’Agence de Presse Congolaise rapporte que le président Félix Tshisekedi a rencontré mardi à Doha, le président rwandais Paul Kagame, à l’invitation de l’Emir du Qatar afin de trouver une solution « urgente et définitive » à la crise sécuritaire et humanitaire dans l’est de la République démocratique du Congo (Rdc), selon un communiqué conjoint de trois Etats. Cette tripartite s’est tenue le jour prévu pour une initiative de la médiation angolaise, mais les supplétifs du Rwanda n’ont pas effectué le déplacement de Luanda à cause de nouvelles sanctions contre des responsables rwandais et congolais. Les Etats-Unis ont sanctionné le général James Kabarebe, ministre rwandais en fonction et Lawrence Kanyuka, porte-parole d’un groupe allié au M23. Quant aux Européens, ils ont sanctionné huit personnes et une raffinerie rwandaise d’or.

L’émir du Qatar, Tamim ben Hamad al-Thani (en centre), avec le dirigeant rwandais Paul Kagame (à gauche) et le président de la RDC, Félix Tshisekedi, à Doha le 18 mars 2025.© MOFA QATAR

Déclaration commune de la rencontre de Doha 

Déclaration commune entre l’État du Qatar, la République démocratique du Congo et la République du Rwanda. Dans le cadre des efforts visant à apaiser la situation dans l’est de la République démocratique du Congo, l’État du Qatar a organisé une réunion trilatérale à Doha le mardi 18 mars 2025, à laquelle ont participé Son Altesse le cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, émir de l’État du Qatar, Son Excellence le Président Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, et Son Excellence le Président Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo. Les chefs d’État se sont félicités des progrès accomplis dans le cadre des processus de Luanda et de Nairobi, ainsi que du sommet conjoint CAE-SADC qui s’est tenu à Dar es Salaam, en Tanzanie, le 8 février 2025. Les chefs d’État ont réaffirmé l’engagement de toutes les parties en faveur d’un cessez-le-feu immédiat et inconditionnel, comme convenu lors du sommet. Les chefs d’État ont ensuite convenu de la nécessité de poursuivre les discussions entamées à Doha afin d’établir des bases solides pour une paix durable, comme le prévoyait le processus de Luanda/Nairobi. Son Excellence le Président Paul Kagame, Président de la République du Rwanda, et Son Excellence le Président Félix Tshisekedi Tshilombo, Président de la République démocratique du Congo, ont remercié l’État du Qatar et Son Altesse le Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, Émir de l’État du Qatar, pour leur hospitalité et pour l’organisation de cette réunion fructueuse, qui a contribué à renforcer la confiance dans un engagement commun en faveur d’un avenir sûr et stable pour la République démocratique du Congo et la région. C’est dans la plus grande discrétion que le président Tshisekedi a quitté Kinshasa « autour de 4h00 du matin », selon une source à la présidence congolaise, pour un « aller et retour ». ACP/Topinfos

former un Gouvernement d’Union nationale pour « faire front contre les agressions » (Conseil des ministres)

Le projet de remaniement, pour un Gouvernement d’Union nationale  chargé de faire front contre les agressions dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), a été réitéré vendredi par le Président congolais, lors du 33ème Conseil des ministres, d’après le compte-rendu lu à la télévision nationale., selon l’ACP de ce 03/03/2025. « Le Président de la République a souligné que ce Gouvernement (d’Union nationale) aura pour mission de faire front contre les agressions dont notre pays est  victime, en particulier de la part du Rwanda, qui cherche à occuper notre territoire et à piller nos  ressources naturelles, au détriment du peuple congolais, seul légitime bénéficiaire », a déclaré Patrick Muyaya, ministre de la Communication et médias. Il a, toutefois, précisé que cette annonce ne signifie pas la démission formelle du gouvernement actuel, avant d’indiquer que les institutions doivent continuer de fonctionner normalement, comme le Président l’a rappelé, lors de la 32ème réunion du Conseil des ministres, tenue le 21 février 2025.

Président Felix Tshisekedi Tshilombo

C’est dans ce cadre que le Chef de l’État a appelé l’ensemble des membres du Gouvernement à faire preuve de responsabilité et à s’abstenir d’engagerdes actions allant à l’encontre des intérêts de la République. Samedi dernier, lors d’une réunion avec sa famille politique, à savoir l’Union sacrée de la nation, Félix Tshisekedi avait annoncé ce projet de remaniement pour la formation d’un Gouvernement d’Union nationale qui augure, d’après lui, la nécessité de préserver les intérêts de l’Etat. Au cours de cette même réunion, il a aussi évoqué le projet de restructuration de la direction de sa plate-forme politique. Son conseiller spécial en matière de sécurité a été chargé d’entamer les consultations nécessaires avec la force politique et les autres forces vives afin de dégager un large consensus pour y parvenir.

Vigilance du Gouvernement contre les abus administratifs

la Cité de l’Union Africaine

« Le Président de la République a donc engagé la Première ministre ainsi que son Directeur de cabinet de prendre des dispositions qui s’imposent pour que chaque membre du Gouvernement continue à exercer ses fonctions avec rigueur et responsabilité, dans la stricte observance des lois et règlements pour assurer la bonne marche des services publics et garantir les intérêts de la République », a rapporté le porte-parole du Gouvernement. ACP /Topinfos.

Belgique: les élus nationaux veulent des mesures économiques « immédiates » contre le Rwanda

Dans sa livraison de ce 28/02/2025, l’Agence Congolaise de Presse rapporte que des mesures économiques» immédiates» contre le Rwanda et la condamnation ferme de l’offensive du M23 avec le soutien de ses troupes dans l’Est de la République démocratique du Congo (RDC) ont fait l›objet jeudi à Bruxelles d›une résolution adoptée jeudi à l’unanimité à la Chambre des représentants belges. Cette résolution portée par Pierre Kompany (Les Engagés), député belge d’origine congolaise) et soutenue par plusieurs députés, a dénoncé «le soutien avéré du Rwanda à cette rébellion et réclamé des mesures économiques et diplomatiques immédiates» contre Kigali.

Une vue de la plénière de la Chambre des représentants de la Belgique

Les points clés de la résolution

La Chambre des représentants a exigé en outre «la cessation immédiate des hostilités et le retrait de toutes les forces rwandaises du territoire congolais », avant d’appeler le gouvernement fédéral belge à plaider auprès de la Commission européenne pour «le renforcement des sanctions contre les responsables du soutien militaire au M23, y compris le Rwanda». Ces sanctions doivent comprendre « l’interdiction de circuler librement dans les pays de l’UE – hormis dans le cadre de missions spécifiques ayant trait au processus de paix ». Les députés ont demandé également à l’UE de suspendre immédiatement le protocole d’accord du 19 février 2024, qui renforçait la coopération entre l’UE et le Rwanda sur les matières premières critiques. Il a été aussi question de revoir l’ensemble des relations diplomatiques et économiques entre la Belgique et le Rwanda, accusé, « d’attiser l’insécurité dans la région des Grands lacs ». La résolution presse la Belgique à boycotter les événements organisés au Rwanda, y compris les championnats du monde de cyclisme sur route prévus en septembre 2025. Les députés belges ont par ailleurs appelé à une mobilisation internationale renforcée et à des actions concrètes pour répondre à cette crise. Ils ont demandé au gouvernement d’inviter à une réunion d’urgence du Conseil de sécurité des Nations Unies pour l’adoption éventuelle de mesures basées sur le Chapitre VII de la Charte des Nations Unies.

Un texte d’une « grande humanité »

La résolution, que Mme Lidya Mutyebele (PS) a qualifiée « d’une grande humanité », a condamné les violences contre les populations civiles, en particulier les femmes et les enfants, les viols et les violences basées sur l’appartenance ethnique. Ces mesures visent à isoler diplomatiquement Kigali et à marquer une opposition ferme aux agissements du régime de Paul Kagame. « Nous ne pouvons plus cautionner les massacres perpétrés sous les yeux de la Communauté internationale », a martelé Lydia Mutyebele. Pour le député Pierre Kompany, « aujourd’hui est un jour de fierté. Ce jour, la Belgique s’est réconciliée avec son passé et avec le Congo », à la suite de cette « condamnation unanime » du Rwanda qui soutient le M23 en lui fournissant troupes, armement et logistique. Il a remercié ses collègues députés de leur sympathie envers toutes les victimes du conflit. De nombreux députés espèrent que cette résolution servira de base à une action plus large au niveau européen et international. « Nous devons passer des paroles aux actes. Le Rwanda doit comprendre que ses actions auront des conséquences », a dit Pierre Kompany, également membre de la commission Affaires extérieures de la Chambre et président du groupe belge à l’Union internationale parlementaire (UIP) pour la RDC. « Rétablir la souveraineté territoriale du Congo est essentiel », a-t-il conclu. ACP/Topinfos